Imaginez un céréalier, Monsieur Dubois, qui, après des années de labeur acharné, a investi massivement dans du matériel agricole performant grâce à un emprunt de 750 000 €. Hélas, une épidémie fulgurante de rouille jaune, favorisée par un printemps particulièrement humide, anéantit plus de 60% de sa récolte de blé dur, le laissant face à des échéances bancaires insurmontables. Cette situation, bien plus fréquente qu'on ne le pense, met en lumière un problème majeur : l'impact dévastateur des maladies du blé (fusariose, septoriose, rouilles) sur la sécurité financière des agriculteurs et le rôle crucial de l'assurance emprunteur agricole.

Le blé, céréale fondamentale de notre alimentation et ressource économique inestimable, est cultivé sur des millions d'hectares à travers le monde, représentant un chiffre d'affaires global de plusieurs milliards d'euros. En France, la production annuelle avoisine les 35 millions de tonnes, faisant du pays un acteur majeur du marché international. Sa production, toutefois, est constamment menacée par une multitude de maladies, causant des pertes considérables qui fragilisent la viabilité économique des exploitations.

Les maladies du blé : panorama exhaustif et impact agricole

Le blé, en tant que culture essentielle à l'alimentation humaine et animale, est vulnérable à un large spectre de maladies, allant des infections fongiques aux attaques virales et bactériennes. Ces affections, si elles ne sont pas maîtrisées, peuvent induire des baisses de rendement considérables, altérer la qualité des grains et, par conséquent, compromettre la rentabilité des exploitations agricoles.

Classification des maladies du blé

Les maladies affectant les cultures de blé se classent principalement en trois grandes catégories : les maladies fongiques, qui représentent la majorité des problèmes rencontrés, les maladies virales, moins fréquentes mais potentiellement destructrices, et les maladies bactériennes, généralement moins prévalentes mais à surveiller de près en raison de leur potentiel de propagation rapide.

Maladies fongiques : les principales menaces

  • **Rouilles (jaune, brune, noire) :** Ces pathologies se manifestent par l'apparition de pustules de couleur rouille sur les feuilles, les tiges et parfois même les épis. La rouille jaune, en particulier, est redoutable, car elle peut entraîner des pertes de rendement catastrophiques, atteignant jusqu'à 70 % dans les situations les plus critiques. Elle prospère dans des conditions climatiques fraîches (10-15°C) et humides.
  • **Septoriose (Septoria tritici) :** Identifiable par des taches brunes irrégulières sur les feuilles basses, la septoriose entrave la capacité de la plante à réaliser la photosynthèse, ce qui conduit inévitablement à une diminution du rendement et à une dégradation de la qualité du grain. Les périodes prolongées d'humidité et de pluies répétées favorisent grandement son développement.
  • **Fusariose (Fusarium graminearum) :** Cette maladie affecte directement les épis, provoquant un blanchiment prématuré et la formation de grains contaminés par des mycotoxines, des substances toxiques extrêmement dangereuses pour la santé humaine et animale. La fusariose est particulièrement virulente lorsque les températures sont élevées (25-30°C) et que l'humidité est importante au moment délicat de la floraison du blé. La présence de mycotoxines peut entraîner des pertes économiques significatives en raison du refus des lots de blé contaminés par les acheteurs.
  • **Oïdium (Blumeria graminis f. sp. tritici) :** L'oïdium se caractérise par un feutrage blanc poudreux qui recouvre les feuilles et les tiges, affaiblissant la plante et réduisant sa capacité à produire des grains de qualité. Contrairement à de nombreuses autres maladies, l'oïdium se développe plus facilement dans des conditions chaudes (20-25°C) et relativement sèches.
  • **Piétin-verse :** Provoquée par un champignon du sol, cette maladie affaiblit la base de la tige, augmentant le risque de verse (couchage) des plantes.

Maladies virales : un danger insidieux

  • **Mosaïque du blé :** Transmise par des acariens microscopiques, cette maladie virale se manifeste par des mosaïques de couleur verte claire et foncée sur les feuilles, ce qui perturbe la croissance de la plante et diminue son potentiel de rendement. La mosaïque du blé peut entraîner des pertes de rendement allant jusqu'à 20%.

Maladies bactériennes : une vigilance accrue

Bien que moins courantes que les maladies fongiques ou virales, les infections bactériennes peuvent également affecter le blé et impacter négativement son rendement. Elles sont souvent favorisées par des blessures sur les plantes, causées par des insectes ou des événements climatiques.

  • **Strie bactérienne du blé :** Cette maladie se reconnaît à l'apparition de stries translucides sur les feuilles, qui finissent par se nécroser (se dessécher et mourir).

Impact quantitatif et qualitatif sur les rendements : des chiffres alarmants

L'impact des maladies sur les rendements des cultures de blé peut être colossal. Par exemple, une épidémie sévère de fusariose des épis peut entraîner une perte de rendement allant de 20% à plus de 50%, en fonction de la variété de blé cultivée et des conditions climatiques. La rouille jaune, quant à elle, peut réduire la production de 30 % à 40 % si elle n'est pas maîtrisée par des traitements fongicides appropriés. En 2022, les pertes dues aux maladies du blé en France ont été estimées à plus de 500 millions d'euros, un chiffre qui souligne l'importance de la lutte contre ces pathologies. Ces pertes se traduisent directement par une diminution du chiffre d'affaires des exploitations agricoles, ce qui met en péril leur équilibre financier et leur capacité à honorer leurs engagements bancaires.

Outre les pertes quantitatives, les maladies du blé peuvent également compromettre significativement la qualité du grain. La fusariose, par exemple, peut provoquer une contamination par des mycotoxines, des substances toxiques produites par les champignons, qui rendent le grain impropre à la consommation humaine et animale. La présence de ces mycotoxines entraîne le refus des lots de blé contaminés par les transformateurs et les négociants, ce qui occasionne des pertes économiques importantes pour les agriculteurs. Une infection de septoriose, de son côté, peut diminuer le taux de protéines du grain de blé de 1 à 2 points, réduisant ainsi sa valeur commerciale et son aptitude à la panification. Le poids spécifique du grain, un indicateur de sa densité et de sa qualité, peut également être impacté négativement par les maladies, le rendant moins attractif pour les acheteurs.

Facteurs favorisant le développement des maladies : les connaître pour mieux agir

Plusieurs facteurs, intrinsèquement liés à l'environnement et aux pratiques agricoles, peuvent favoriser le développement des maladies du blé. Comprendre ces facteurs de risque est primordial pour mettre en place des stratégies de prévention efficaces et adaptées à chaque situation.

  • **Conditions climatiques :** La température, l'humidité relative de l'air et le régime des précipitations jouent un rôle déterminant dans la germination des spores des champignons pathogènes, leur propagation et le développement des infections. Les hivers doux, suivis de printemps humides et de périodes de fortes pluies, créent des conditions idéales pour le développement de nombreuses maladies fongiques, comme la rouille jaune et la septoriose.
  • **Sensibilité des variétés cultivées :** Certaines variétés de blé sont génétiquement plus sensibles aux maladies que d'autres. Le choix judicieux de variétés résistantes ou tolérantes aux principales maladies présentes dans la région est donc un levier essentiel de la prévention. Les entreprises semencières investissent massivement dans la recherche et le développement de nouvelles variétés de blé, toujours plus résistantes aux maladies et adaptées aux différentes conditions pédoclimatiques. L'utilisation de variétés résistantes peut réduire de 20% à 30% le recours aux traitements fongicides.
  • **Pratiques culturales :** La rotation des cultures, le travail du sol, la date de semis, la densité de semis et la fertilisation azotée sont autant de pratiques culturales qui peuvent influencer positivement ou négativement le développement des maladies du blé. Une rotation des cultures diversifiée, incluant des cultures non hôtes des principaux pathogènes du blé (comme le colza ou le tournesol), permet de briser le cycle de vie des agents pathogènes et de réduire l'inoculum présent dans le sol. Un travail du sol approprié, favorisant le drainage et l'aération, peut également limiter le développement de certaines maladies, comme le piétin-verse.

Méthodes de prévention et de lutte : une approche intégrée

La prévention et la lutte contre les maladies du blé reposent sur une approche intégrée, qui combine différentes méthodes agronomiques, génétiques et chimiques, dans le but de minimiser les pertes de rendement tout en préservant l'environnement et la santé humaine.

  • **Choix de variétés résistantes :** Privilégier les variétés de blé présentant une résistance génétique avérée aux principales maladies est la première ligne de défense contre les épidémies. Il est important de consulter les catalogues variétaux et les recommandations des organismes techniques pour choisir les variétés les plus adaptées à sa région et à son système de culture.
  • **Rotation des cultures :** Mettre en place une rotation des cultures diversifiée, avec des cultures non hôtes du blé, permet de réduire la pression des maladies et de limiter l'accumulation des agents pathogènes dans le sol.
  • **Traitements fongicides :** L'application de fongicides, réalisée de manière raisonnée et en respectant les recommandations techniques, est souvent nécessaire pour contrôler les maladies du blé, en particulier en cas de forte pression parasitaire et de conditions climatiques favorables au développement des infections. Il est impératif de respecter scrupuleusement les doses d'emploi, les stades d'application et les conditions d'utilisation préconisées par les fabricants, afin de minimiser les risques pour l'environnement et la santé humaine. Le coût des traitements fongicides peut représenter jusqu'à 15% des charges variables de la culture du blé.
  • **Lutte biologique :** L'utilisation d'agents de lutte biologique, tels que des champignons antagonistes, des bactéries bénéfiques ou des virus spécifiques, peut également contribuer à la prévention et au contrôle des maladies du blé, en complément des autres méthodes de lutte. La lutte biologique représente une alternative intéressante aux fongicides chimiques, mais son efficacité peut varier en fonction des conditions environnementales et de la pression parasitaire.

La nécessité de réaliser des traitements fongicides plus fréquents pour lutter contre les maladies du blé engendre des coûts supplémentaires non négligeables pour les agriculteurs, ce qui grève leur budget et réduit leur marge bénéficiaire. De plus, l'utilisation intensive de fongicides peut avoir des conséquences négatives sur l'environnement, en particulier en termes de pollution des sols, de contamination des eaux de surface et de développement de résistances chez les champignons pathogènes. Il est donc essentiel de privilégier une approche intégrée de la lutte contre les maladies du blé, en combinant différentes méthodes de prévention et de lutte, et en utilisant les fongicides de manière raisonnée et responsable.

Dette agricole et risque de non-remboursement : un lien dangereux

L'endettement est une réalité incontournable pour de nombreuses exploitations agricoles, qui ont recours à l'emprunt pour financer leurs investissements, moderniser leurs équipements et faire face aux aléas économiques et climatiques. Ces emprunts, bien que nécessaires au développement des exploitations, représentent également un risque financier important, en particulier lorsque les rendements des cultures sont affectés par les maladies.

Présentation générale de l'endettement agricole : une situation préoccupante

L'endettement du secteur agricole prend différentes formes, allant des crédits à court terme, destinés à financer le cycle de production (achat de semences, d'engrais, de produits phytosanitaires), aux emprunts à moyen et long terme, utilisés pour l'acquisition de matériel agricole, la construction de bâtiments d'élevage ou l'achat de terres.

  • **Types d'emprunts agricoles :** On distingue principalement les emprunts d'investissement, qui permettent de financer l'acquisition d'actifs durables (matériel agricole, bâtiments, terres), et les emprunts de trésorerie, qui servent à couvrir les besoins de financement à court terme, liés au cycle de production agricole (achat d'intrants, paiement des salaires).
  • **Importance de l'endettement pour le développement des exploitations :** L'endettement est souvent perçu comme un levier indispensable pour permettre aux agriculteurs de moderniser leurs exploitations, d'améliorer leur productivité, de s'adapter aux évolutions du marché et de faire face à la concurrence. Sans accès au crédit, de nombreuses exploitations agricoles ne pourraient pas survivre.
  • **Chiffres clés :** Le niveau d'endettement moyen des exploitations agricoles en France s'élève à environ 250 000 euros. Environ 30% des exploitations présentent un niveau d'endettement considéré comme élevé.

Le lien direct entre rendements, maladies du blé et capacité de remboursement

La capacité d'une exploitation agricole à rembourser ses emprunts est intrinsèquement liée à ses rendements et à la valorisation de ses productions. Une perte de récolte due à une maladie du blé, ou à tout autre aléa climatique ou sanitaire, peut entraîner une diminution significative du chiffre d'affaires de l'exploitation, ce qui rend le remboursement des échéances d'emprunt beaucoup plus difficile, voire impossible dans certains cas.

Prenons l'exemple d'un agriculteur qui a contracté un emprunt de 500 000 euros pour l'achat de matériel de semis direct et d'un pulvérisateur performant. Si sa récolte de blé est réduite de 40 % en raison d'une épidémie de rouille agressive, son chiffre d'affaires annuel peut chuter de 120 000 euros, ce qui compromet gravement sa capacité à honorer ses engagements financiers envers la banque. Cette situation peut engendrer des difficultés de trésorerie importantes, le recours à des découverts bancaires coûteux et, à terme, mettre en péril la viabilité économique et la pérennité de son exploitation.

Facteurs aggravants : une conjoncture défavorable

Plusieurs facteurs peuvent venir aggraver le risque de non-remboursement des emprunts agricoles en cas de survenue de maladies du blé ou d'autres aléas affectant les rendements et les revenus des agriculteurs.

  • **Fluctuations des prix du blé sur les marchés :** La forte volatilité des prix du blé sur les marchés mondiaux, soumise aux aléas climatiques, aux tensions géopolitiques et aux fluctuations de la demande, peut impacter de manière significative le chiffre d'affaires des exploitations agricoles. Une baisse brutale des prix du blé, combinée à une perte de récolte due à une maladie, peut rendre le remboursement des emprunts encore plus ardu. En 2023, les prix du blé ont oscillé entre 250 € et 350 € la tonne, en fonction de la qualité et de l'origine.
  • **Augmentation des coûts de production :** L'augmentation continue des coûts de production, en particulier des intrants (engrais, produits phytosanitaires, semences) et de l'énergie (carburant, électricité), peut comprimer les marges bénéficiaires des exploitations agricoles et rendre le remboursement des emprunts plus difficile. Entre 2020 et 2023, le prix des engrais azotés a augmenté de plus de 150%, ce qui a fortement impacté les charges des agriculteurs.
  • **Difficultés d'accès au financement en cas de sinistre :** Après la survenue d'un sinistre, tel qu'une perte de récolte importante due à une maladie du blé, il peut être difficile pour les agriculteurs d'obtenir un financement bancaire supplémentaire pour faire face aux difficultés financières et relancer leur exploitation. Les banques sont souvent réticentes à accorder de nouveaux prêts aux agriculteurs qui ont déjà des difficultés à rembourser leurs emprunts en cours.
  • **Taux d'intérêt :** La hausse des taux d'intérêt rend le coût du crédit plus élevé, impactant la capacité de remboursement des agriculteurs.

Conséquences du non-remboursement : un cercle vicieux

Le non-remboursement des emprunts agricoles peut entraîner des conséquences désastreuses pour les agriculteurs et pour l'ensemble du secteur agricole.

  • **Difficultés financières accrues pour l'exploitation :** Le non-remboursement des emprunts peut engendrer des difficultés de trésorerie insurmontables, une réduction drastique des investissements, une impossibilité de renouveler le matériel agricole et une diminution de la capacité de l'exploitation à faire face aux aléas futurs.
  • **Procédures de recouvrement engagées par les banques :** Les banques, confrontées au non-remboursement des emprunts, peuvent engager des procédures de recouvrement contentieuses, qui impliquent des frais juridiques supplémentaires pour l'agriculteur et peuvent conduire à la saisie de ses biens.
  • **Risque de liquidation judiciaire et de perte de l'exploitation :** Dans les cas les plus graves, le non-remboursement des emprunts peut aboutir à une procédure de liquidation judiciaire, qui entraîne la vente forcée des actifs de l'exploitation (terres, bâtiments, matériel agricole) et la perte de son outil de travail pour l'agriculteur.

L'assurance emprunteur agricole : une protection essentielle face aux aléas

Face aux risques considérables liés aux maladies du blé, à la forte volatilité des marchés agricoles et à l'endettement croissant du secteur, l'assurance emprunteur agricole apparaît comme une protection indispensable pour les agriculteurs. Elle leur permet de garantir le remboursement de leurs emprunts en cas de survenue d'événements imprévus, préservant ainsi la pérennité de leur exploitation et la sécurité financière de leur famille.

Présentation de l'assurance emprunteur agricole : une garantie pour l'avenir

L'assurance emprunteur agricole est un contrat d'assurance souscrit par l'emprunteur, qui garantit le remboursement de son emprunt auprès de la banque en cas de survenue de certains événements couverts par le contrat, tels que le décès, l'invalidité, la perte d'emploi ou la perte de revenus.

  • **Définition et rôle de l'assurance emprunteur :** L'assurance emprunteur a pour objectif de protéger l'emprunteur et sa famille contre les conséquences financières d'événements imprévus qui pourraient l'empêcher de rembourser son emprunt. Elle garantit le remboursement du capital restant dû à la banque, ce qui évite la saisie des biens de l'emprunteur et assure la sécurité financière de sa famille.
  • **Les différents types de garanties proposées :** Les contrats d'assurance emprunteur proposent généralement une gamme de garanties, qui peuvent inclure le décès, l'invalidité permanente totale (IPT), l'invalidité permanente partielle (IPP), l'incapacité temporaire totale (ITT), la perte d'emploi et la perte de revenus. La garantie perte de revenus est particulièrement importante pour les agriculteurs, car elle permet de couvrir les pertes de chiffre d'affaires liées à des aléas climatiques, sanitaires ou économiques.
  • **Différences avec l'assurance récolte :** Il est important de distinguer l'assurance emprunteur de l'assurance récolte. L'assurance récolte couvre les pertes de récolte dues à des événements climatiques (grêle, sécheresse, inondations), tandis que l'assurance emprunteur garantit le remboursement de l'emprunt en cas de survenue d'événements affectant la capacité de l'emprunteur à rembourser (décès, invalidité, perte d'emploi, perte de revenus). Les deux types d'assurance sont complémentaires et permettent de sécuriser l'exploitation agricole face aux différents risques auxquels elle est exposée.

L'assurance emprunteur et le risque spécifique lié aux maladies du blé

L'assurance emprunteur peut jouer un rôle déterminant dans la gestion du risque spécifique lié aux maladies du blé. Toutefois, il est essentiel d'analyser avec une grande attention les conditions générales du contrat d'assurance, afin de s'assurer que les pertes de récolte dues aux maladies sont bien couvertes et de connaître les éventuelles exclusions de garantie.

  • **Analyse de la couverture des pertes de récolte dues aux maladies du blé :** Certains contrats d'assurance emprunteur incluent une garantie perte de revenus qui peut prendre en charge les pertes de récolte dues aux maladies du blé. Néanmoins, il est crucial de vérifier les conditions de déclenchement de cette garantie (seuil de perte de récolte, type de maladies couvertes) et les éventuelles exclusions (maladies non déclarées, non-respect des bonnes pratiques agricoles).
  • **Examen attentif des exclusions de garantie :** Certains contrats peuvent exclure les pertes de récolte dues aux maladies du blé si l'agriculteur n'a pas mis en œuvre les mesures de prévention recommandées par les organismes techniques (choix de variétés résistantes, rotation des cultures, application raisonnée de traitements fongicides). Un manquement à ces obligations peut entraîner la nullité de la garantie et le refus de prise en charge du sinistre.
  • **Importance cruciale de la déclaration des maladies :** Il est impératif de déclarer rapidement et précisément les maladies du blé à l'assureur, en respectant les délais et les modalités prévues par le contrat, afin de pouvoir bénéficier de la garantie perte de revenus. Le non-respect de ces obligations peut entraîner le rejet de la demande d'indemnisation.

Cas pratiques : l'assurance emprunteur en action

Pour illustrer concrètement l'importance de l'assurance emprunteur face au risque que représentent les maladies du blé, voici quelques exemples de situations réelles :

Un agriculteur, suite à une attaque sévère de fusariose sur ses épis de blé, subit une perte de récolte de 60 %. Grâce à la garantie perte de revenus incluse dans son contrat d'assurance emprunteur, il perçoit une indemnité de 80 000 €, ce qui lui permet de rembourser une partie de ses échéances d'emprunt et de maintenir la trésorerie de son exploitation à flot. L'assureur prend en charge 75% des pertes de revenus, conformément aux conditions du contrat. Cette indemnisation permet à l'agriculteur de surmonter cette période difficile et de préparer la campagne suivante dans de bonnes conditions.

Dans un autre cas, un agriculteur décède subitement des suites d'une maladie rare. Son assurance emprunteur prend en charge le remboursement du capital restant dû de son emprunt auprès de la banque, ce qui évite à sa famille de se retrouver dans une situation financière précaire et de devoir vendre l'exploitation pour rembourser les dettes. Le montant du capital restant dû s'élevait à 350 000 €. Grâce à cette assurance, la famille de l'agriculteur peut conserver l'exploitation et poursuivre l'activité agricole.

Comparaison des offres d'assurance emprunteur : un choix éclairé

Il est essentiel de comparer attentivement les différentes offres d'assurance emprunteur disponibles sur le marché, afin de choisir le contrat qui correspond le mieux à ses besoins spécifiques, à sa situation personnelle et aux risques auxquels son exploitation est exposée.

  • **Critères de comparaison à prendre en compte :** Les principaux critères de comparaison incluent l'étendue des garanties proposées (décès, invalidité, perte d'emploi, perte de revenus), les seuils de déclenchement des garanties, les franchises applicables, les exclusions de garantie, le montant des cotisations, la qualité du service client et la réputation de l'assureur. Il est particulièrement important de vérifier si le contrat couvre bien les pertes de récolte dues aux maladies du blé et quelles sont les conditions de déclenchement de cette garantie.
  • **Importance de lire attentivement les conditions générales du contrat :** Avant de souscrire un contrat d'assurance emprunteur, il est indispensable de lire attentivement et de comprendre parfaitement les conditions générales, qui détaillent les garanties, les exclusions, les obligations de l'assuré et les modalités de déclaration des sinistres. N'hésitez pas à demander des explications complémentaires à votre assureur si certains points vous semblent obscurs ou ambigus.

Les contrats d'assurance emprunteur actuels présentent certaines lacunes en matière de couverture du risque maladies du blé. Il serait pertinent de développer des garanties spécifiques pour les maladies émergentes, comme les nouvelles souches de rouilles résistantes aux fongicides, et d'adapter les couvertures aux nouvelles réglementations concernant l'utilisation des produits phytosanitaires et aux impacts du changement climatique sur la propagation des maladies. Les compagnies d'assurance pourraient également proposer des services d'accompagnement et de conseil aux agriculteurs, afin de les aider à mieux gérer les risques liés aux maladies du blé et à mettre en place des stratégies de prévention efficaces.

Conseils pratiques et recommandations pour une gestion proactive des risques

Pour faire face aux risques complexes liés aux maladies du blé, à la volatilité des marchés et à l'endettement agricole, il est indispensable d'adopter une approche proactive et de mettre en œuvre des stratégies de prévention et de gestion des risques adaptées à sa situation.

Conseils aux agriculteurs : anticiper, prévenir et se protéger

  • **Importance cruciale de la prévention :** La prévention reste la clé pour limiter l'impact des maladies du blé sur les rendements et les revenus des exploitations agricoles. Cela passe par le choix de variétés résistantes ou tolérantes aux maladies, la mise en place d'une rotation des cultures diversifiée, la surveillance régulière des cultures et l'application raisonnée de traitements fongicides, en fonction des seuils d'intervention et des recommandations techniques.
  • **Adopter une approche de gestion intégrée des maladies :** La gestion intégrée des maladies consiste à combiner différentes méthodes de lutte (agronomiques, génétiques, biologiques et chimiques) dans le but de minimiser les pertes de rendement tout en préservant l'environnement et la santé humaine.
  • **Anticiper les risques et souscrire une assurance emprunteur adaptée :** Il est essentiel d'anticiper les risques auxquels son exploitation est exposée (maladies du blé, aléas climatiques, volatilité des prix) et de souscrire une assurance emprunteur adaptée à ses besoins spécifiques, en vérifiant attentivement les garanties proposées et les conditions de déclenchement.
  • **Constituer une épargne de précaution : un filet de sécurité indispensable :** La constitution d'une épargne de précaution, même modeste, permet de faire face aux difficultés financières en cas de sinistre ou d'aléas économiques imprévus. Un fonds de réserve représentant au moins 10% du chiffre d'affaires annuel est souvent recommandé par les conseillers financiers.

Conseils aux assureurs : innover et accompagner

  • **Développer des produits d'assurance plus adaptés aux risques spécifiques liés aux maladies du blé :** Les assureurs devraient innover et proposer des produits d'assurance plus adaptés aux risques spécifiques liés aux maladies du blé, en incluant par exemple une garantie perte de revenus plus large et en tenant compte des nouvelles réglementations concernant l'utilisation des produits phytosanitaires et des impacts du changement climatique.
  • **Améliorer la communication et la transparence des contrats :** Il est indispensable d'améliorer la communication et la transparence des contrats d'assurance emprunteur, afin que les agriculteurs comprennent pleinement les garanties proposées, les exclusions applicables et leurs obligations en cas de sinistre. Les contrats doivent être rédigés dans un langage clair et accessible, et les conseillers doivent être disponibles pour répondre aux questions des agriculteurs.
  • **Collaborer étroitement avec les experts agricoles pour une meilleure évaluation des risques :** Les assureurs devraient renforcer leur collaboration avec les experts agricoles (chambres d'agriculture, organismes techniques, conseillers agricoles) afin d'améliorer leur connaissance des risques liés aux maladies du blé et d'adapter leurs produits et leurs tarifs en conséquence.

Rôle essentiel des pouvoirs publics : soutenir et encourager

Les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer dans la gestion des risques liés aux maladies du blé et à l'endettement agricole, en soutenant la recherche, en mettant en place des dispositifs d'aide aux agriculteurs en cas de crise et en encourageant l'adoption de pratiques agricoles durables et respectueuses de l'environnement.

  • **Soutenir activement la recherche et le développement de variétés résistantes :** Les pouvoirs publics devraient renforcer leur soutien financier à la recherche et au développement de variétés de blé résistantes aux maladies, en finançant des programmes de recherche ambitieux et en facilitant la collaboration entre les chercheurs, les entreprises semencières et les agriculteurs. Le développement de variétés résistantes est un enjeu majeur pour réduire la dépendance aux fongicides et préserver l'environnement.
  • **Mettre en place des dispositifs d'aide adaptés aux agriculteurs en cas de crise :** Les pouvoirs publics devraient mettre en place des dispositifs d'aide financière adaptés aux agriculteurs confrontés à des crises sanitaires ou climatiques majeures, tels que des fonds de garantie pour faciliter l'accès au crédit, des exonérations de charges sociales ou des aides directes pour compenser les pertes de revenus.
  • **Encourager activement l'assurance récolte et l'assurance emprunteur :** Les pouvoirs publics devraient encourager activement les agriculteurs à souscrire une assurance récolte et une assurance emprunteur, en mettant en place des incitations fiscales ou des subventions pour réduire le coût de ces assurances. L'assurance est un outil essentiel pour sécuriser les revenus des agriculteurs et préserver la viabilité de leurs exploitations face aux aléas. Le gouvernement français a pour objectif de porter le taux d'assurance récolte à 50% d'ici 2025.

La prévention, la gestion proactive des risques et la souscription d'assurances adaptées sont les clés pour assurer la pérennité des exploitations agricoles face aux défis croissants posés par les maladies du blé, la volatilité des marchés et l'endettement. L'assurance emprunteur agricole, en particulier, constitue un outil de protection indispensable, mais elle doit être adaptée aux besoins spécifiques des agriculteurs et aux réalités du terrain, et s'inscrire dans une approche globale de gestion des risques. Une collaboration étroite entre les agriculteurs, les assureurs, les experts agricoles et les pouvoirs publics est essentielle pour construire un système agricole plus résilient et durable.